Découvrir l'église St Martin

Un peu d'histoire

A partir de l’édifice primitif du 10ème siècle, comprenant le clocher et les travées du chœur, quatre phases d’agrandissement nous amènent à l’édifice actuel en 1714.

Au cours du 12ème siècle, l’église initiale dédiée à la Sainte Trinité fut agrandie du côté sud, la troisième travée construite à cette occasion étant la chapelle de la Vierge qui est devenue dans les années mille neuf cent quatre vingt dix, la chapelle baptismale.

Au 17ème siècle, les Etiollais firent construire la nef et son bas-côté à l’emplacement de l’ancien cimetière que l’on devait précédemment traverser pour entrer dans l’église du 12ème siècle. La consécration de cette nouvelle église eut lieu le 1er août 1610 par l’évêque de Troyes, Monseigneur René de Beslay à l’honneur de Dieu et de la Sainte Vierge avec l’invocation des Saints Martin, Etienne et Laurent » diacres martyrs représentés au retable du grand autel.

Plus tard encore, on se soucia du bas-côté nord, mais, pour une raison inconnue, il y fut seulement érigé une petite chapelle bénie en 1690, devenue depuis l’actuelle sacristie.

Enfin, l’abbé Etienne-Godefroy Larchevêque, curé d’Etiolles de 1702 à 1732, présentait à l’archevêque de Paris, Louis-Antoine de Noailles, une requête dans laquelle il exposait avoir « construire à ses frais et dépens, un bastiment de la largeur du dit chœur et de cinq ou six pieds de profondeur pour y placer le dit autel et le sanctuaire.

Le 24 septembre 1714 eut lieu la bénédiction du nouvel autel et du nouveau bâtiment par Monseigneur Boisneuf, curé de Saint-Germain du « Viel Corbeil » commis à cet effet par ordonnance épiscopale.

Restauration

La restauration de notre église aura duré vingt quatre ans

  • 1970 : restauration extérieure du clocher
  • 1974 : restauration extérieure du chœur
  • 1977 : remplacement de l’ancien autel Sainte-Geneviève, érigé en 1860, jugé trop vétuste. On a découvert, à cette occasion, la pierre tombale du chevalier Adam Bazon qui trépassa en 1324 et la cuve baptismale du 13ème siècle, toutes les deux enterrées.
  • 1982 : restauration extérieure de la nef
  • 1987 : restauration intérieure du clocher et de la nef
  • 1988 : pose de vitraux sur les petites fenêtres du clocher et du chœur
  • 1993 : restauration intérieure du chœur et de la totalité du bas-côté sud
  • 1994 : pose de vitraux sur les hautes fenêtres du côté droit

D’après un texte de Claude Pareyre.

Merci aux artistes qui ont si efficacement redonné vie à la pierre tombale d’Adam Bazon, seigneur d’Etiolles qui fut enseveli dans le chœur de notre église à Noël 1324.

Etiolles a eu ses seigneurs, et des personnages illustres l’ont fréquenté. Une autre preuve : la plus ancienne des cloches de notre clocher date de l’an 1773. Refondue, elle porte l’inscription « LOUISE ELISABETH » par haut et puissant seigneur Monsieur Nicolas Louis de Bailleul, chevalier, marquis et gouverneur de la ville de Château-Gontier, marquis de Thuillay, seigneur de Soisy-Sur-Seine et de ce lieu d’Etiolles, Gravois et autres lieux conseiller du Roy en tous ses conseils, ancien président à mortier en son Parlement à Paris et part Dame Elisabeth de Francine épouse de Monseigneur Le Normant Ecuier, conseiller du Roy trésorier général des monnaies de France Jacques de la Sauvagerie, curé de cette paroisse. Cette cloche ne doit être sonnée que les jours de grandes fêtes et pour le service des curés et seigneurs. Jacques et Louis Grandillon, Jacques de Coutures, laboureur et marguillier.

La cloche porte en outre en motif une grande croix sur piédestal et des armoiries détériorées. Cette cloche a été classée monument historique par arrêté du 27 avril 1944.
Beaucoup d’entre nous serons étonnés d’apprendre que notre clocher peut recevoir 4 cloches. En 1793, le 23 novembre, 2 cloches de 900 livres et 1300 livres auraient été remises, avec d’autres objets en métal, à la Convention pour être fondues. « Louise Elisabeth » aurait été épargnée. Une troisième cloche aurait été donnée en 1870, comme l’ont fait d’autres communes de France, pour contribuer volontairement au tribut levé sur notre pays par les Allemands vainqueurs de la guerre de 1870.
Quand, en 1972, la propriété des Hauldres fut vendue pour devenir l’actuel Institut Universitaire de Formation des Maîtres. Les Pères Dominicains du Saulchoir firent cadeau à l’association des amis de l’église Saint-Martin de « Rose » qui avait si souvent sonné les offices du couvent de 1938 à 1973, l’association contribua à l’installation de « rose » dans le clocher.
Le duo « Rose- Louise Elisabeth » est bien harmonieux. En raison de leur différence de masse, ces cloches émettent deux sons différents. Louise qui pèse 500 kg sonne le la dièse, tandis que Rose qui en pèse 750 sonne le fa dièse. Louise occupe le haut du clocher, Rose le bas.

En 1977, on enleva, pour sa vétusté, l’autel Sainte-Geneviève, érigé en 1860 par l’épouse de l’un des frères Jeancourt-Galignani, bienfaiteurs fondateurs de la ville de Corbeil, qui résidaient au château du Ratoir devenu « l’Epiphanie ».

Pendant les travaux, on déterra la cuve baptismale en pierre estimée du 13ème ou 14ème siècle.
C’est cette cuve que l’on utilise aujourd’hui et qui remplace la cuve en fonte du 19ème.

La pierre tombale d’Adam Bazon avait, sans aucun respect, été utilisée comme marche du baptistère.

Pour finir, des vitraux furent posés en 1994, sur les hautes fenêtres du côté droit, puis en 1998 sur les deux plus petites du clocher et du chœur.

Pour découvrir l’église
  • A gauche en entrant, beau retable (ce qui reste de la chapelle dédiée à Sainte-Geneviève)
  • Bâton de confrérie de Saint-Vincent en bois sculpté et doré
  • Deux tableaux, l’un à droite, l’autre à gauche de l’entrée du chœur, dus à M. Maille Saint Prix, propriétaire du château de la Grange
  • Saint-Pierre marchant sur les eaux, une plaque l’attribue à Guido Reni (1575-1642)
  • Sous le clocher, Balaam et son ânesse, 17ème siècle
  • Deux vitraux de Devivier, Saint Martin découpant son manteau, puis un vitrail non figuratif
  • Noli me tangere, Jésus rencontre Marie-Madeleine au matin de Pâques
  • Au-dessus du maître autel, retable : scène de la résurrection et les deux patrons secondaires de l’église d’Etiolles, Etienne et Laurent (diacres et martyrs)
  • Blason royal, avec l’hermine de Bretagne, marquant probablement le passage d’un roi
  • Tableau de Saint-Martin
  • Cuve baptismale, estimée du 13ème ou 14ème siècle
  • Dalle funéraire d’Adam Bazon, seigneur d’Etiolles qui trépassa à Noël 1324
  • Déploration de la Vierge (ou piéta), fin du 17ème
  • Litre (bandeau que les seigneurs du lieu faisaient reproduire en leur honneur) que vous pouvez admirer en haut de certain piliers
  • Deux plaques, l’une de couleur grise, mentionne une donation du Sieur des Brosses (1691), l’autre en noir en l’honneur de la Dame des Brosses (1679)
  • Deux vitraux au-dessus de la porte d’entrée et de la chaire (Madame Weiss, fille du maître verrier Gruber)
  • Quatre vitraux modernes (au-dessus des fonts baptismaux) du maître verrier Bony sur des cartons de M. Ambroselli

11 novembre 2020 : Le Père Frédéric Gatineau nous parle de Saint Martin